Monsieur Robert Coutu

Monsieur Robert Coutu
Monsieur Robert Coutu

jeudi 18 octobre 2007

Des élus de Montréal-Est boycottent le conseil

Le jeudi 18 octobre 2007

Éric Clément
La Presse

Engluée dans un marasme politique et administratif depuis des mois, la Ville de Montréal-Est a connu une autre crise lundi dernier alors que trois élus du parti du maire Yvon Labrosse ont boycotté le conseil municipal qui a dû être annulé, a appris La Presse.

Une douzaine de citoyens sont restés pantois en arrivant à l'hôtel de ville: la séance du conseil n'aurait pas lieu. «Manque de quorum», a dit le directeur des communications Daniel Fournier. «Du jamais vu», a constaté le conseiller de l'opposition Roger Lachapelle.Le greffier de la ville de 3800 habitants, Marcel Minville, avait prévenu les élus que la séance n'aurait pas lieu. «Monsieur le maire se chargera d'accueillir les citoyens pour les informer de ce fait», leur écrivait-il. Pourtant, M. Labrosse brillait par son absence lundi soir et quand La Presse lui a demandé, mardi, les raisons pour lesquelles les conseillers de son parti lui avaient fait ce coup, il a dit qu'il n'en savait rien.Les élus Sylvie Dauphinais, Alain Dion et Monique Major ont boycotté le conseil à cause de plusieurs points mis à l'ordre du jour par le directeur général par intérim, Jean-Nicolas Thibodeau, notamment des dépenses et la fin d'emploi d'un cadre.Mme Dauphinais a dit à La Presse qu'elle justifiait son absence parce que «des points» l'avaient rendue «malade» et qu'elle devait «réfléchir». «Le maire va comprendre à la prochaine assemblée pourquoi je ne suis pas venue», dit-elle. Le conseiller Alain Dion a dit aussi qu'il avait été «épuisé» par l'étude de l'ordre du jour durant la fin de semaine dernière.Le citoyen Mario Bordeleau, qui s'était déplacé en vain lundi, a dit à La Presse être surpris que les conseillers «si malades» soient allés à un 5 à 7 mardi soir. «Ils étaient malades la veille, mais le lendemain, ils allaient mieux», a-t-il dit. Un conseil extraordinaire d'arrondissement aura lieu mardi à 19h.Cette péripétie hors de l'ordinaire n'est que la dernière d'une longue série. Rappelons qu'en février, le greffier Marcel Minville a été condamné par la Cour du Québec à payer 15 000$ d'amende pour avoir exercé illégalement la profession d'avocat. Toujours en poste, il a porté la cause en appel.L'hiver dernier, le ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR) apprenait que des proches de conseillers municipaux avaient été embauchés sans passer par une procédure dûment établie. Il conseillait au maire de changer certaines pratiques.L'été dernier, le Ministère a forcé la Ville à annuler un règlement d'emprunt pour refaire une avenue car Montréal-Est n'a pas respecté la loi en ne permettant pas aux citoyens de signer un registre référendaire jusqu'à 19h. Cet automne, la Ville a congédié son directeur général, André Billette, à quelques jours d'une audience de la Commission des relations de travail, sans attendre que le CRT se penche sur le dossier. Pourtant, Montréal-Est a toléré pendant un an que le cadre soit payé 110 000$ par an à ne rien faire.Autre bizarrerie: la Ville n'a toujours pas présenté son rapport financier de... 2006 au Ministère malgré les demandes régulières de Québec.Le conseiller Lachapelle, qui réclame la mise en tutelle de Montréal-Est, se plaint depuis des mois au Ministère d'irrégularités, notamment le fait que les élus n'aient pas accès à des documents. «J'attends depuis des mois, dit-il, les détails du bilan de la Semaine de festivités de juin 2006, lourdement déficitaire.» Il réclame en vain des explications sur des dépenses. «Malgré plusieurs demandes, cela nous est toujours refusé, dit-il. C'est inacceptable ce genre d'administration. Malgré nos plaintes au Ministère, on ne voit pas d'effets. Selon les expressions du maire «C'est moi le boss, je n'ai peur de personne, j'ai des bons contacts à Québec». Ce qui se passe à Montréal-Est est pire qu'à Outremont.»Pour le citoyen Roland Rhéaume, qui vient à tous les conseils, il est temps que Québec bouge. «Il n'y a pas de transparence à Montréal-Est. On se plaint, on cogne à la porte du Ministère, mais ça ne répond pas», dit-il.Au MAMR, le porte-parole de Nathalie Normandeau, Jonathan Trudeau, a dit à La Presse que le Ministère va «entrer en contact avec Montréal-Est pour soutenir la Ville et s'assurer que les règlements sont bien respectés».