Monsieur Robert Coutu

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dimanche 27 novembre 2011

Sylvie Dauphinais perd la confiance du conseil

Zizanie à Montréal-Est

La conseillère de ville de Montréal-Est, Sylvie Dauphinais a perdu la confiance du conseil de ville. Même les membres de son équipe, Renaissance Montréal-Est, ne l'appuient plus. Depuis le 3 octobre, Mme Dauphinais n'est donc plus invitée à certaines séances de travail du conseil. Deux choses sont principalement reprochées à Mme Dauphinais : de mettre des bâtons dans les roues de l'administration et d'ébruiter des informations confidentielles, ce qui retarde, voir même fait échouer certains projets.

« Mme Dauphinais empêche l'administration publique de la Ville. Elle ne se présente pas souvent à l'Hôtel de Ville et elle fait de la désinformation. Bref, elle ne travaille pas pour le bien-être de la communauté », résume le maire de Montréal-Est, Robert Coutu. « Mais, elle se présente toujours pour les séances de photos lorsque nous faisons des dons », précise la conseillère Anne St-Laurent.

Contacter par l'Avenir de l'Est, Mme Dauphinais se défend en soutenant que pour elle, après les élections, il n'y a plus d'équipes qui tiennent et que tous les conseillers doivent travailler ensemble. Un discours étonnamment proche de celui que tiennent les autres conseillers. Elle fait cependant remarquer qu'à plusieurs reprises, les trois conseillers de l'opposition ont été exclus de discussions durant des séances de travail et assure pouvoir prouver chaque information qu'elle a publiée sur son groupe Facebook. Un membre de l'opposition a admis que par le passé, les conseillers n'avaient pas toutes les informations nécessaires pour éclairer leurs votes, mais que la situation serait rétablie.

Pour sa présence aux séances, Mme Dauphinais admet avoir manqué plusieurs réunions en raison d'un problème de santé chronique et elle affirme être maintenant rétablie. Or, selon le maire, la conseillère n'était pas à la dernière séance de travail le 23 novembre, séance à laquelle elle avait été invitée. « Les citoyens doivent être informés de sa négligence à ne pas vouloir travailler dans les dossiers importants, dont ceux discutés le 23 soit le développement économique, le verdissement urbain et le budget des travaux publics », a-t-il émis par courriel.

Les murs ont des oreilles au conseil

« Quand nous parlions de sanctions disciplinaires pour des employés, les personnes concernées étaient mises au courant avant même que nous leur annoncions », soutient le conseiller Alain Dion. « Depuis qu'elle n'est plus là, il n'y a plus de fuite », fait remarquer M. Coutu.

Mme Dauphinais nie avoir laissé couler des informations confidentielles, selon elle toutes les informations publiées sur son groupe Facebook, seraient des informations publiques ou des informations qui étaient déjà connues des citoyens.

Des bâtons dans les roues

« Depuis deux ans, elle détruit la crédibilité du conseil en nous faisant passer pour des pas bons », confie Mme St-Laurent.

« Tous les conseillers ont des désaccords entre eux et des prises de bec, mais nous le faisons dans le respect, ce que ne fait pas Mme Dauphinais », raconte M. Coutu. « Le conseil veut travailler et faire avancer des dossiers, mais nous ne pouvons pas parce que Mme Dauphinais nous met toujours des bâtons dans les roues », affirme M. Coutu.

« Nous ne voulions pas l'exclure et j'ai tout fait pour lui faire entendre raison. Je lui ai souvent tendu la main, mais chaque fois, elle finissait par reprendre la même attitude », déplore Mme Major.

« Quand M. Coutu a nommé Mme Major au poste de mairesse suppléante et qu'il lui a dit que la Ville allait arranger les parcs — ça fait longtemps qu'elle se bat pour ses parcs — à ce moment-là les tensions entre Mme Major et moi ont commencé, se désole Mme Dauphinais. »

« Puisque nous n'avons plus confiance en Sylvie Dauphinais, nous ne pouvons plus travailler avec elle. » - – Alain Dion, conseiller de Montréal-Est

« Mme Dauphinais s'est mise dans la tête que Michel Bélisle et moi nous nous rallions à M. Coutu, mais il n'en ait rien, réplique Mme Major. Je suis là pour les citoyens. Si j'ai une chance de faire avancer des dossiers, je vais les faire avancer. Si je juge que c'est bon pour les citoyens, je vote pour. »

Parmi les faits qui sont reprochés à Mme Dauphinais, le conseiller Mario Bordeleau raconte le processus du plan de camionnage: « Le plan n'était pas encore fait que déjà Mme Dauphinais avait fait signer une pétition contre le projet en disant aux citoyens que le plan n'était pas bon. Et certains citoyens ont signé sans savoir, en se disant que si Mme Dauphinais était contre, le plan ne devait pas être bon. Il est plus facile de critiquer que de faire avancer des dossiers. »

Quant à elle, Mme Dauphinais dit ne pas s'être opposée au plan de camionnage, mais à l'ébauche de la modification qui permettait à une seule compagnie de circuler à l'intérieur de la ville.

La main à la pâte

Son engagement est également remis en question. « Nous participons tous à des commissions sauf elle, qui n'a jamais voulu. Où était-elle lors de la séance d'information sur la biométhanisation? », se demande M. Dion.

« Mes forces sont les travaux publics et les loisirs. Je ne suis pas bonne en finance, je ne comprends rien au calcul, ça ne me donnait rien d'être là. Je n'ai aucune idée sur le développement économique. Je leur avais dit de prendre des conseillers qui sont compétents là-dedans pour faire avancer les dossiers », soutient Mme Dauphinais.

La conseillère avait pourtant été nommée à la commission de la famille, qui a avortée. Selon M. Coutu, l'inaction de Mme Dauphinais dans cette affaire, aurait fait perdre 12 000 $ de subventions aux Montréalestois.

« Ce n’est pas que je n'ai pas agi. Je n'ai jamais eu aucun document! J'ai posé des questions. J'ai demandé si on allait avoir l’argent du gouvernement. Je ne savais même pas vers quel ministère je devais aller, quelle demande je devais faire, je ne sais pas. Ça aurait été ma force, mais je n'avais pas le dossier », rétorque Mme Dauphinais.

Au sujet de la biométhanisation, Mme Dauphinais confirme ne pas avoir assisté aux séances publiques puisqu'elle avait déjà assisté aux séances d'information pour les conseillers. « Je ne comprenais rien de ce que le représentant de la Ville de Montréal nous disait. Pour moi ce projet semble polluant. Je voyais que j’étais la seule en désaccord et puisque je n'y connais rien, je me suis dit que j'allais débarquer du dossier. Tout ce que je veux, c'est que ça ne pue pas », signale-t-elle.